Ladakh/Zanskar : le journal de bord


Photoksar

Samedi 14 Août - Vol vers l'Inde

Lors de l’enregistrement, on décide (mais sans y croire) de passer la tente en bagage à main pour ne pas l’abîmer. Et ça passe ! Vraiment pas très clair ce qui est interdit ou pas dans les avions !! Pas de problème sur le vol Nice-Amsterdam. L’aéroport d’Amsterdam (Schiphol) est très moderne et gigantesque : on marche 30 minutes pour aller vers la porte où se trouve l’avion suivant. En guise de petit-dèj, on nous a servi des sandwichs : et oui, on vole avec KLM, les sandwichs au petit-dèj, ça doit être hollandais J . Alors on entame la brioche qu’a faite Aurore : miam ! On traverse l’aéroport sans soucis, on a donc toujours notre tente avec nous. Dans le vol pour Delhi, on nous propose pour la première fois un repas végétarien ou non (beaucoup d’indiens sont végétariens). Grosse déception : en guise de repas le soir, on nous sert un chausson végétarien chaud… Un film indien est diffusé, c’est à la hauteur de nos a-priori J . A noter que l’industrie de film indienne (Bollywood) produit plus de films que l’industrie américaine !! On arrive à l’heure, pas grand monde aussi tard dans l’aéroport de Delhi. Il n’est pas très impressionnant cet aéroport : vieillot, pas très grand. Après une longue attente à la douane, on récupère nos sacs, on change de l’argent (on se retrouve avec 1 ou 2 cm de billets (des roupies) ! Il est minuit environ, la journée commence à être longue.

Dimanche 15 Août - Arrivée au Ladakh

On espère dormir dans un salon de l’aéroport mais on nous fait changer de terminal pour rejoindre celui dédié aux vols intérieurs… On prend alors un bus (gratuit, il faut faire voir les billets du vol suivant), c’est un bus à mi-chemin entre un bus scolaire américain et un bus pour le transport des prisonniers. On roule alors 20 minutes dans le noir complet, on traverse des pistes, on a l’impression de tourner en rond ! Finalement, on arrive bien là où on voulait. Ce terminal est tout petit, il y a plusieurs rangées de sièges et ceux où les accoudoirs sont cassés (et donc où on peut s’allonger !) sont tous pris. aéroport Au plafond, plusieurs rangées de ventilateurs brassent l’air autant qu’ils le peuvent. Les quelques instants où nous n’avons pas été dans des endroits climatisés ou ventilés nous ont permis de nous rendre compte de la chaleur et de l’humidité ambiante : l’air nous semble irrespirable. Je renonce à dormir assez vite, Aurore essaie. A 2h, un premier vendeur de boisson chaude ouvre, je bois un café (le dernier avant 4 semaines !) et peu après Aurore boit un thé (pas le dernier du voyage par contre!). A 3h30, ça s’agite dans l’aéroport. Il commence un va-et-vient continu de transport de marchandise ! Vers 4h30, le comptoir pour enregistrer ouvre : c’est un beau bazar ! Ca double dans tous les sens (spécialité indienne insupportable) et les groupes semblent prioritaires et doublent systématiquement ! La fatigue se fait sentir. On décolle à 5h40, exactement lors du lever du soleil. Après avoir survolé les plaines indiennes, on arrive en vue de l’Himalaya. C’est magnifique : que de glaciers, que de pics, que de crêtes !! Au bout d’un moment, on aperçoit une large vallée, celle de l’Indus, où se trouve Leh. On voit des taches vertes disséminées de ci de là dans un océan de cailloux. L’avion plonge et passe tout près des bords de la vallée. Il entame alors un grand demi-tour et lorsque que l’avion arrête de virer, on n’est vraiment pas loin du sol. Sacré atterrissage !! Quand on sort de l’avion, on est tout de suite saisi par le paysage : c’est extrêmement sec, pas de végétation. L’air est froid, sec, mais le soleil est déjà généreux ! Il y a beaucoup de militaires sur l’aéroport et deux avions de transport de troupes (la région est à la frontière avec la Chine et le Pakistan, il y a énormément de militaires dans toute la région). Une ou deux formalités et on récupère nos sacs. Il y a pas mal de monde à la sortie de l’aéroport. Sur la droite, on voit de suite un panneau marqué " Aurore ". Deux ladakhis le tiennent, ce sont Tundup et Norboo qu’Aurore a contacté par e-mails sur recommandations de trekkeurs français. Ils sont grand sourire. Tundup, le chef de l’agence, semble très sûr de lui, à l’opposé de Norboo, notre guide et super cuisinier qui a l’air beaucoup plus timide. Ils nous offrent de suite des foulards blancs porte-bonheur ! On saute dans un taxi (un mini fourgon japonais, très répandu au Ladakh) et on file vers Leh. Ca monte pas mal mine de rien. On laisse Tundup nous emmener dans une guest house qu’il connaît : Jigmet. Une belle chambre, salle de bain privée, une belle cour pour lire, un beau jardin potager. 500 roupies la chambre, c’est un peu plus cher que ce qu’on pensait y mettre mais ça reste très raisonnable (9 euros environ, 1 euro = 55 roupies). On boit un thé tous ensemble, Norboo doit partir, il a rendez-vous à 8h pour partir en trek. On dort un moment et Tundup vient nous chercher pour nous emmener au terrain de polo de Leh : aujourd’hui, c’est la fête de l’indépendance de l’Inde ! fête nationale On voit plusieurs danses avec des adultes et des écoliers. Certains touristes viennent prendre des photos à 5m des danseurs alors que tout le monde est au moins à 30m ! Forcement, au bout d’un moment, les ladakhis veulent se rapprocher et débordent les militaires (on s’apercevra que c’est une habitude chez eux). On n'y voit plus rien, on rentre dormir encore un peu. On mange au Summer Harvest (ce ne sera pas la dernière fois). C’est pas mal du tout, je prends poulet tandoori (ce n’est pas la dernière fois non plus J ). Je décide de prendre une douche. Ca calme, une douche à l’eau froide, mais ça réveille ! On apprend qu’il n’y a de l’eau " chaude " (vous comprendrez les guillemets plus tard) que de 7h à 10h, elle est chauffée avec une chaudière à bois. Le reste du temps, le soleil est sensé chauffer les réservoirs noirs sur le toit…

On se ballade, le souffle est court (on est à 3500m) : plusieurs jours d'adaptation sont nécéssaires, trois au minimum avant d'entammer tout effort important genre trekking. On rencontre Tundup qui nous emmène à son agence (dans une pièce qu’il partage pour l’instant avec une autre agence de trek). On parle du trek et on lui règle 6 jours de trek (16500 roupies, 25 euros par jour et par personne) et les 1500 roupies pour la visite en taxi de 5 monastères bouddhistes aux alentour de Leh le lendemain. On passe une bonne nuit, de 21h30 à 6h du matin (le jour se lève vers 5h30).

La météo du jour : bleu, pas un seul nuage, le soleil est très fort, lunettes et chapeau indispensables ! Très chaud, très sec !

Lundi 16 Août - Visite de monastères près de Leh

Bon anniversaire Aurore !

Réveil à 6h du matin donc, mais on reste bien au chaud dans/sous nos sacs de couchage en attendant 7h, l’heure à laquelle il commence à y avoir de l’eau chaude. En fait, l’eau dans des réservoirs sur le toit est chauffée le matin au feu de bois par une chaudière, ce qui est sensé procurer de l’eau chaude jusqu’à 10h. Je découvre donc ce matin que " eau chaude " ne signifie pas la même chose pour un ladakhi que pour un touriste. L’eau de la douche est à peine tiède. Mais comme la salle de bain est très froide, lorsqu’on se rince, elle paraît en effet presque chaude ! Demain on essaiera de prendre la douche plus tard.

On file prendre le petit dèj dans une bakery. Une " german bakery " exactement : mais qu’est-ce qu’il y a d’allemand là dedans ?! La première bakery est pleine (elle est conseillée dans les guides), la seconde, on ne la trouvera jamais. La première est toujours pleine. Comme on a rendez-vous dans peu de temps, on s’arrête au hasard, chez " Gesmo " qui fait bakery et restaurant. Il n’y a plus beaucoup de choix ce qui est une déception pour nous car le petit dèj est un moment que nous apprécions beaucoup. On trouve quand même un donught, un croissant choco-banane, du pain complet et de la confiture, une brioche avec des raisins secs et de la cannelle. Le tout accompagné de thé au citron. Et on se régale !! Cette bakery deviendra notre point de chute préféré pour le petit déjeuner.

Tundup et notre chauffeur pour la journée sont déjà là quand on revient à la guest house. Tundup offre un nouveau foulard porte-bonheur à Aurore, mais celui-là est de couleur écrue, qui porte encore plus chance que le blanc, ainsi que des biscuits. Ces cadeaux nous touchent beaucoup ! Premier " spectacle " de la journée : la route et la circulation. La route est large tant qu’on est très près de Leh. Ensuite, elle est composée d’une bande de bitume de la largeur d’un véhicule, en bon état, avec 2 bandes plus ou moins stabilisées sur le côté pour les croisements. Quand la route est dans cet état, il suffit de ralentir pour croiser. Plus loin encore dans la montagne, la route fait la largeur d’un véhicule toujours, mais d’un côté c’est la falaise, de l’autre le vide ! Là, pour croiser (deux camions par exemple, dans la mesure où une très large majorité des véhicules sont des camions), l’un doit s’arrêter tandis que l’autre manœuvre au mieux pour passer. Les marques sur les camions témoignent que ça ne se passe pas toujours sans frotter ! Ensuite, il faut savoir que le conducteur ladakhi (indien même), ne supporte pas de rester derrière un véhicule plus lent que le sien. Il double donc, même sans visibilité (genre derrière un camion dans un virage). Le composant essentiel de tout véhicule en Inde est le klaxon, qui sert tout le temps, pour signaler qu’on double, pour manifester son impatience (après 5 secondes d’attente en général). Il y a aussi quelques principes de priorité : par exemple une jeep militaire, bien que plus étroite et maniable qu’un camion ou un bus, ne se pousse pas en général. Notre véhicule du jour est une mini camionnette japonaise. A deux dedans (pour 4 ou 6 places) on n’est pas à l’étroit. Mais en fin de journée, nous souffrirons du manque de confort des suspensions sur des routes pleines de trous et de bosses.

Premier monastère : Shey, très proche de Leh. Ce monastère n’est pas en très bon état. Mais nous n’en sommes pas moins émerveillés devant la statue du visage de Bouddha, le livre de prière du jeune moine (ou monk) qui vend les billets pour la visite (20 roupies par personne), ou cette pièce que nous apercevons où brûlent des dizaines de lampes à huile et qui dégagent une odeur si particulière. plaine de l'indus Comme le monastère est un peu en hauteur, c’est aussi l’occasion de contempler le paysage : l’Indus, fleuve mythique coule au milieu de la vallée large de plusieurs kilomètres. L’eau ne manque donc pas ici, une large bande verte tapisse le fond de la vallée. Tout autour, c’est désertique, hormis quelques taches vertes près de villages sur les bords de la vallée : au Ladakh, la végétation est présente là où l’homme s’efforce de la faire pousser. Les montagnes autour sont très découpées, leur aridité leur donne vraiment un air particulier, qui nous plait.

On se rend ensuite pas très loin de là au monastère de Tikse. Ce monastère est très grand, en très bon état et occupe tout un pan d’une colline. La ressemblance avec Lhassa est frappante ! On observe un monk qui prie en musique. On apprécie toujours les paysages. On passe une heure dans ce monastère mais on a envie d’y rester bien plus longtemps pour s’imprégner de l’atmosphère qui règne ici.

On fait un bon bout de route pour se rendre à Hemis, caché de la vallée par un rétrécissement. Ce monastère a une grande importance pour les bouddhistes. Il est grand, pas en très bon état, et 500 moines vivent ici, dont de jeunes enfants (10 ans et moins) et il y a beaucoup plus de touristes ici. Le monastère est composé d’une multitude de salles que l’on accède par des échelles. On mange ici, riz avec des légumes frits.

Monastère de Tikse On visite pendant l’après-midi les monastères de Stakna et Matho. Le premier se situe au sommet d’une petite colline au milieu de la vallée de l’Indus et de là on a une belle vue sur Tikse et ses alentours. Le second, plus loin de l’Indus, est célèbre pour son festival en février/mars (où il ne doit pas y avoir beaucoup de touriste étant donné l’extrême rigueur de l’hiver).

On rentre vers 17h et on se repose au soleil près du potager de la guest house, sous des pommiers, chargés de mini pommes, grosses comme des abricots. Un germanophone d’une quarantaine d’année distille des conseils à qui le demande : il a l’air de connaître le Ladakh sur le bout des doigts ! Il faut dire que beaucoup de gens tombent sous le charme de cette partie de l’Inde et reviennent régulièrement. Deux moines le rejoignent. Dans leur tunique bordeaux, les cheveux rasés, ils m’impressionnent, ils semblent tellement sereins.

On mange avec Tundup (qui nous invite !) au Tibetan Wok. Vegetables teemok pour Aurore et Tundup (patte servie sous forme d’une boule grosse comme une pomme à faire tremper dans une soupe) et mutton momos fried (grosses raviolis au mouton) pour moi. On rentre vers 20h, Aurore a mal à l’estomac et se met vite au chaud dans son duvet.

Mardi 17 Août - Entre maux de ventre et rage de dent

Aurore a été malade cette nuit. Après avoir vomi, elle a pu dormir. Elle a encore mal au ventre ce matin et prend 2 cachets de mottilium qui semblent bien indiqué dans son cas. Tundup passe nous voir comme prévu et donne quelques conseils à Aurore : thé au citron et du riz. On reste au chaud dans la chambre et on se régale avec le pain d’épice qu’Aurore avait préparé en France. Je prends ma douche et la prenant plus tard que la veille, elle est en effet moins froide. Aurore a meilleure mine. Je la laisse dormir et je vais bouquiner dehors. Il fait frais à l’ombre, ce qui est bien agréable. Dans la chambre il fait vite chaud la journée, le soleil tape fort sur les vitres.

A Leh, on croise majoritairement des ladakhis (qui correspondent physiquement à des tibétains), des indiens, et des cachemiris dont le physique est encore différent, ils ressemblent à l’image qu’on a d’un pakistanais. En sortant acheter de l’eau minérale, je croise une vache dans la petite rue de la guest house, la même depuis dimanche. Question animaux, on voit beaucoup de chiens errants, très calmes, des pigeons (on en verra même en pleine montagne), quelques pies et moutons.

Aurore a dormi et va mieux. A présent c’est moi qui aie très mal à une dent. On va manger au restaurant " La terrasse " (superbe vue sur le palais et le monastère qui surplombe Leh), qui deviendra notre restaurant favori pour le déjeuner. Aurore mange du riz nature et moi du riz avec du poulet frit. Nous n’avons pas faim, on se force pour se nourrir un peu.

En milieu d’après-midi, on va à la Women Alliance of Ladakh, qui cherche à promouvoir le travail traditionnel. On y visionne un film d’1 heure, très intéressant, qui montre les très nombreux changements dus au modernisme qui sont intervenus au Ladakh depuis l’ouverture aux touristes dans les années 1970. Les ladakhis sont-ils plus heureux à présent ? Pas sûr du tout. Je ne vois pas la fin du film, j’ai trop mal à ma dent. A présent, c’est tout le côté droit du visage qui est très douloureux, l’infection gagne du terrain. Je passe donc au Propofan, qui n’aura pas beaucoup d’effet. On veut consulter nos messageries : les accès Internet ne marchent pas : c’est assez fréquent, les lignes téléphoniques sont de très mauvaise qualité. D’ailleurs même quand la connexion est établie, on se retrouve à 5 ordinateurs derrière un modem, c’est très lent.

En allant acheter les premières cartes postales, on aperçoit un panneau " dental clinic ". dentiste au Ladakh On tente le coup. Le " cabinet " fait deux mètres sur deux. Le dentiste nous fait signe de nous asseoir et on aperçoit alors qu’un ladakhi est assis à 1 m de nous, en train de se faire poser un plombage ! On voit surtout la fraise, actionnée au pied par un système de courroie et de deux roues. Une fois le soin terminé sur le client précédent, le dentiste secoue un peu les instruments dans un liquide jaune, le vide et remet du même liquide : voila, les instruments sont stérilisés J ! Après 15 secondes d’observation, il nous dit d’aller faire une radio le lendemain à l’hôpital. Dans une pharmacie, on nous conseille d’aller voir un autre dentiste. Il y a 7 personnes dans la salle d’attente et il est 18h, on renonce. On va voir une sorte de docteur/pharmacien qui, en ne s’approchant pas à moins d’un mètre de moi, voit une carie et me demande si je veux qu’il m’arrache la dent. Je refuse, poliment mais fermement ! J

On mange des lasagnes à la Pumpernikel German Bakery. 45 minutes d’attente, ce qui est dans la norme au Ladakh, mais quand on a mal aux dents, cela paraît interminable ! Un efferalgan codéiné pour passer la nuit.

Mercredi 18 Août - Acclimatation à Leh

Le cachet m’a parmi de passer une bonne nuit ! Dans notre planning initial, nous aurions du commencer à marcher aujourd’hui. Heureusement que Norboo n’était pas disponible avant le 19 Août, car j’ai toujours très mal. Aujourd’hui, ce sera Di-antalvic (heureusement que la maman d’Aurore nous dit ce qu’il faut avoir dans une pharmacie d’attaque quand on part à l’autre bout du monde).

On petit déjeune à la Penguin German Bakery, croissant, croissant au chocolat, pain complet, donught, thé au citron. Surprise au moment de la douche : plus d’eau chaude ! Une chambre a utilisé toute l’eau chaude pour faire une lessive : c’est comme ça, certaines personnes pensent beaucoup aux autres… Du coup les propriétaires de la guest house nous font chauffer un seau d’eau chaude, voire très chaude : on est obligé de la mélanger avec de l’eau froide et on s’asperge avec un gros bol en plastique. L’eau est ainsi tellement plus chaude que celle qui coule de la douche que ça en est un vrai bonheur !

Comme je me sens à peu près bien, on part marcher jusqu’à la Stupa, construite par des bouddhistes japonais. On marche une heure doucement pour l’accéder par la route. Superbe panorama depuis là haut ! Comme le soleil joue à cache-cache avec les nuages, on doit se montrer patient pour que la lumière soit bonne. On en profite pour écouter un occidental installé en Asie depuis de nombreuses années et qui présente sa façon de penser à un touriste. Très intéressant ! On redescend directement par les centaines de marches. Je sens à nouveau mes gencives.

On mange chez Gesmo, chicken garlic pour moi, Dal (grains/lentilles) pour Aurore. On commence à s’habituer à l’attente, d’autant plus pour moi que je dors à moitié. Après le repas, je n’ai plus mal !! Je fais la sieste. Aurore veut aller au monastère qui domine Leh. Je renonce pour me préserver car on commence à marcher bientôt. Je reste à la guest house me reposer, Aurore part en ville chercher un spectacle de danse, des timbres et des fruits : on n’en mange pas du tout ! Pendant ce temps, Norboo passe à la guest house : il va aller faire les courses de produits frais et on fixe le départ à 9h le lendemain. On écrit des cartes postales, on bouquine.

On part en ville écrire un e-mail quand au bout de dix minutes, panne d’électricité ! Les ordinateurs ne s’arrêtent pas car ils sont sur batterie. On nous laisse le temps de sauvegarder ce qu’Aurore a déjà tapé et il faut éteindre la machine. On a au moins réussi à lire un mail de la maman d’Aurore qui me conseille des anti-inflammatoires pour soigner l’infection qui m’occupe tout le côté droit du visage à présent. Comme j’ai commencé à prendre des anti-biotiques, on est perplexe. On ne sait surtout pas si on peut changer comme ça, s’il faut rester aux anti-bio. En sortant du cyber café, on tombe sur Norboo et les quatre français qui étaient jusqu’à aujourd’hui en trek avec lui : ils nous confirment qu’il est un excellent guide et un non moins excellent cuisinier. Bonne nouvelle ! On mange au Summer Harvest qui est plein et où la moitié des touristes sont en admiration devant l’épreuve d’haltérophilie féminine des jeux olympiques !

On arrive à joindre Fabienne au téléphone : on continue les anti-bios puisque à présent j’ai une petite boule sur la joue au niveau de la dent qui me fait mal. En tout cas je suis bien content d’avoir une réponse avant de partir en trek.

La météo du jour : Entre gris et éclaircies. Pluie la nuit. On s’attendait à une meilleure météo, même s’il est vrai que de l’autre côté de l’Himalaya, c’est la mousson !

Jeudi 19 Août - En route vers Lamayuru

Réveil à 7h après une bonne nuit (on s’endort vers 21/22h). C’est toute ma joue qui est enflée à présent mais je n’ai pas mal. On prépare nos sacs à dos, on se régale avec le pain d’épice et même une grenade qu’Aurore a achetée hier !! La douche est toujours aussi peu chaude. Très ponctuel, Norboo arrive à 9h pétantes. On charge toutes nos affaires dans le 4*4 qui est plein. Tundup (l’aide de Norboo) est là. Il est plus jeune (Norboo a 27 ans, Tundup 22) et est typé népalais (visage plus fin).

Comme lundi, les paysages sont superbes. Les montagnes ont beaucoup de couleurs, leurs sommets et crêtes sont tous découpés différemment, et leurs bases sont souvent de grands éboulis qui forment de grands pans raides. On voit le confluent de l’Indus et de la rivière Zanskar. Pour l’anecdote, à ce moment de l’année au moins, la rivière Zanskar a plus de débit ! Elle aurait pu passer à la postérité si c’est son nom qui avait été conservé et non celui de l’Indus ! La quantité de militaires et de casernes tout au long de la route est tout simplement phénoménal. Il faut dire que le Pakistan est proche et les tensions sont réelles à peine peu plus loin dans le Cachemire.

Sur la route, on fait un petit détour pour visiter le monastère d’Alchi, très ancien (11ème siècle après JC). Il est très différent des autres. Le cadre est superbe, la roche est très sombre. Sur la route on se fait coincer par des travaux. C’est un peu long et surtout après c’est un véritable bazar quand on repart. On mange à Kaltsi dans un resto très local, pas pour les touristes : on se dit qu’on verra bien le résultat pour nos systèmes digestifs. Encore une heure de route souvent au-dessus du précipice et nous voilà à Lamayuru. Juste avant le village on passe et s’arrête à Moon Land, une n-ième formation géologique superbe. On décharge le 4x4, on monte les tentes. Surprise : je n’ai pas pris le bon tapis de sol : celui la est trop petit et a une fuite ! Bien joué ! L Heureusement Norboo nous avait prévu des tapis mousse. Enfin un seul car Tundup a oublie le sien. J’utiliserai donc le tapis de mousse et le tapis qui fuit. Reste plus qu’à espérer que celui d’Aurore ne perce pas à son tour. Norboo nous prépare le thé (citron ou nature). On le prend dehors tous les quatre avec quelques biscuits.

Lamayuru On monte visiter le monastère de Lamayuru. Apres avoir payé l’admission on entre dans la salle des prières où il y a du bruit : c’est la grande prière ! Les moines acceptent la présence des touristes lors des prières. Lors d’une autre cérémonie un moine nous dira " Si vous êtes venus jusqu’ici, c’est que vous vous intéressez à ce que nous faisons, c’est un honneur ". De nombreux moines sont là ; du plus vieux/solennel ou plus jeune/espiègle. On reste là une bonne heure à écouter et observer. Les prières sont rythmées par la musique, un gros tambour, de grands instruments à vent, des clochettes et une sorte de gros coquillage dans lequel de jeunes moines s’essoufflent. Les jeunes moines (certains semblent avoir moins de 6 ans) se chamaillent. Un moine adulte remet de l’ordre de temps en temps. Soudain tous les jeunes moines partent en courant ; la prière est terminée. Un très jeune moine reste avec un guide ladakhi, ils semblent très proches, peut être frères ? La lumière est superbe ce soir. Norboo et Tundup nous préparent beaucoup de choses pour ce soir : pâtes avec des légumes, pommes de terre sautées, chou-fleur. On se régale mais il y en a beaucoup trop (ils en mangeront encore le lendemain au petit déjeuner). A 20h00 on est couché, non sans avoir un peu galéré dans la tente car presque rien n’était prêt. La tente est minimaliste (on s’y habituera très vite, encore mille mercis à Stephanie et Remy), peut être aurions nous du en prendre une plus grande ? En tout cas j’ai du mal à tenir allongé. On case les vêtements aux pieds d’Aurore.

La météo du jour : beau avec quelques nuages ; il ne fait pas froid durant la nuit pour l’instant.

Vendredi 20 Août - 1er jour de trek : Lamayuru-Wanla

On est réveillé avant 6h00 ! Aurore a très peu dormi, moi ça va. Tundup nous apporte du thé au lait dans la tente. On sort pour le boire : il ne fait pas chaud ! On traîne un peu et on prend le petit déjeuner : il y a même du chocolat en poudre Cadbury ! ainsi que des toasts avec du beurre et de la confiture. Au rayon des ustensiles bizarres un presse-citron pour le thé : deux planches de bois qui écrasent le citron ; et une sorte d’instrument de torture pour mélanger le lait en poudre. On a même un sucrier. On brasse pas mal pour préparer nos sacs. La poche à eau Platypus d’Aurore (à peine sortie de l’emballage, moralité toujours tester le matériel) fuit ! On bouche la poche et je la prends. C’est parti pour 10/11 jours de marche entre Lamayuru et Padum, au Zanskar, soit la première moitié de la grande traversée du Zanskar entre Lamayuru et Manali. C’est un peu un test aujourd’hui pour voir si on est lent ou pas. On commence sur du plat, puis ça monte doucement. Comme d’habitude en randonnée, Aurore nous donne le bon rythme. Le paysage est magnifique ! Prinkti La L’atmosphère est totalement translucide, les montagnes sont très nettes. On passe notre premier col, le Prinkti La, à 3700m. Ensuite on redescend dans des gorges jusqu'à Wanla. Norboo nous montre la route qu’on va peut être prendre le lendemain car il y a des travaux sur la voie normale. La montagne est très impressionnante et les gorges très profondes. Au final, la route normale étant " à peu près " praticable pour les chevaux, on la prendra. Tant mieux : sinon on rajoutait un jour de marche ! Norboo nous explique qu’il devra quand même attendre les chevaux car il faudra les décharger pour passer le mauvais passage. On arrive vers 11h 30 à Wanla, on a donc mis un peu moins de trois heures (Norboo nous avait dit 3h pour cette étape). C’est une bonne nouvelle, on n’a pas forcé même si dans les raidillons le souffle est déjà court (qu’est ce que va être à 5000 mètres !). On choisit le camping (il y en a au moins trois à Wanla : ça nous paraît énorme mais le soir ils seront bien remplis). Tundup arrive ; on se met à l’ombre et on fait connaissance avec un français. Il est retraité. Il pensait faire le trek tout seul : un sacré barroudeur ! Il a finalement opté pour des chevaux et un horse man qui parle un peu anglais. On mange nos casse-croûtes : une pomme de terre, un œuf dur, une banane, une petite barre chocolatée, des biscuits. Les chevaux arrivent. Wanla On monte la tente. On boit un thé et on va visiter le village. Les blés sont murs et des villageois travaillent dans les champs. On monte jusqu’au monastère (pas sur qu’on fasse des efforts supplémentaires comme ça plus tard pendant le trek). On rentre, on boit un thé et on va se laver. Allez zou dans la rivière glacière ! Ce n’est pas aussi insupportable qu’on aurait pu le penser. On se change, on ne se sent presque pas sales ! J Momo au menu pour ce soir, des momos aux légumes et au thon. Aurore observe Norboo. Huummm, on va avoir des momos à la maison, miam ! J On se régale encore ce soir (je vais arrêter de l’écrire, Norboo est vraiment un bon cuisinier). Du thé pour finir, chauffé sur les brûleurs au kérozène. On finit de se préparer pour la nuit et voilà le rythme de la nature : dodo avec le coucher du soleil.

Samedi 21 Août - 2eme jour de trek : Wanla-Hanupata

Pas de chiens, pas de bruit cette nuit ! Réveil vers 5h45 pour aller aux toilettes. Il y a juste quelques nuages minuscules. Tundup ne tarde pas a nous amener le thé au lait sucré qui rythmera tous nos réveils. En attendant le petit déjeuner, on commence à préparer nos affaires. Au menu aujourd’hui quelques toasts, du porridge, du thé noir et du lait… Pour le départ on est plus performants que la veille mais bon… Norboo nous attend ! 7h45, on part. Trois heures de route très praticable (à pied s’entend, ça reste une piste tout de même !), c’est celle qui est en train d’être construite le long du lit de la rivière. Régulièrement on se retourne, on lève le nez, on admire le paysage. Au début on était à l’ombre ; au soleil il ne fait toujours pas froid pour ne pas dire carrément chaud. On ne s’arrête pas trop, du coup on passe devant des groupes partis plus tôt qui font des pauses. Doucement mais sûrement ; ce sera notre adage tout au long de ce trek ! On arrive à hauteur des travaux : mais comment arrivent-ils à faire une route d’un endroit tel que celui là ? Ils attaquent la falaise à la barre de fer et au marteau piqueur. Ils le tiennent à deux. Ils ont de simples foulards autour de la tête pour se protéger. Ce sont, à priori, des travailleurs de l’Inde du sud, plus pauvres. On dépasse les travaux par un éboulis descendant escarpé. Aucune idée de comment les chevaux vont bien pouvoir faire pour passer par là ! On remonte un autre éboulis glissant. Norboo nous indique la suite du chemin. Un pont naturel à gauche, un pont en bois à droite et on longe la rivière en restant à droite. On marche donc trois heures avec la pause déjeuner, seuls. La majorité de la marche est dans des gorges. C’est impressionnant : falaises à pics, décors minéraux aux couleurs changeantes. On se retourne de temps en temps. Personne devant , personne derrière. Les gorges s’élargissent, la verdure commence a réapparaître. On approche d’Hanupata. Ladhakis à Hanupata Toujours sans Norboo, on ne sait pas vraiment quelle direction prendre. Un villageois nous indique la direction du camping. On repart. On se pose au bord du chemin et on fait des étirements (vu les sensations ça ne paraît pas être superflu). Il y a des bourres de peupliers qui volent dans tous les sens ; avant qu’une allergie ne se déclenche on repart. On aperçoit le camping au bord de la rivière. Il a l’air plein. Norboo arrive et nous emmène un peu plus loin. Pendant qu’on décharge les chevaux qui ont fini par nous rejoindre, trois générations ladakhis sont près de nous : une grand-mère, une femme et une petite fille. Apres nous être un peu apprivoisé mutuellement, on essaie de dialoguer, on prend quelques photos. On donne quelques bonbons de nos déjeuners à la petite fille. On fait une petite toilette dans un des canaux d’irrigation ; l’eau est très froide et c’est une toilette de chat pour se débarrasser de la poussiere qu’on a sur les bras et les jambes. Pour le dîner Norboo nous a préparés du dhal et deux sortes de légumes cuisinés.

Dimanche 22 Août - 3eme jour de trek : Hanupata-Photoksar

On a passé une bonne nuit malgré la position de notre tente à deux ou trois mètres de la rivière qui est loin d’être silencieuse. Pour le petit déjeuner on mange des chapatis accompagnés de cette très bonne confiture d’abricots du Ladakh. On part vers 7h35 (on arrive a préparer de mieux en mieux nos affaires pour le départ du matin, une organisation se met en place, on aura l’occasion de la mettre à l’épreuve au fur et à mesure du trek). Au sommet du Sirsir La Aujourd’hui on gravit le Sirsir La : 4805m. La montée dure 4h30 dans un paysage aride. Au passage au col on ne traîne pas outre mesure car il fait froid. La descente se passe bien grâce à la poussière qui recouvre le chemin sur une épaisseur d’environ 3cm. On suppose que c’est le passage des chevaux chargés qui crée cette poussière et on l’apprécie car elle diminue largement les chocs dans les genoux. On arrive vers Photoksar. C’est superbe ! On aperçoit d’abord les champs verts ; puis le village lui même au pied d’une falaise d’un millier de mètres. En dessous du village qui est situé sur une sorte de plate forme l’à pic recommence avec la formation de cheminées de fées qui dénotent bien le travail de l’érosion. La position de ce village à plusieurs jours de marche de la moindre " ville " et dans un cadre géographique aussi tourmenté, grandiose, est des plus surprenante. On ne s’arrête pas au camping de Photoksar mais on continue en rallongeant notre étape du jour d’une heure. L’idée est de s’avancer pour le lendemain qui est une grosse journée. On monte donc au dessus de Photoksar ce qui nous permet d’avoir une vue complète du village et de son environnement. Au final l’étape du jour aura été de 7h30.

La journée a été belle avec des nuages. La nuit à venir s’annonce encore plus froide.

Lundi 23 Août - 4eme jour de trek : Singe La (5060m)

Il a plu cette nuit mais heureusement pas le matin. Il fait froid, la neige est à 4600m. Aurore est fatiguée et respire difficilement. On part à 8h00. L’approche est longue suivie d’un premier petit col puis d’une longue partie plate. Au total 6h00 de montée et finalement le Singe La à 5060m, point culminant du trek. Apres 20 minutes de descente on s’arrête pour prendre le repas. On marche ensuite 2 heures avant d’arriver au camp de base du soir. Au total donc 8 heures marche. On est très fatigué ; Aurore a mal au ventre.

Maison très isolée Juste avant l’arrivée on a eu une vue géniale sur une maison et ses champs au milieu de nulle part. Cette maison est isolée sur un pan de montagne, avec seulement deux champs : c’est ça l’autarcie !

La météo du jour : quelques flocons, temps souvent menaçant et peu de ciel bleu. Ca sera la seule occasion de sortir la veste Gore-Tex de tout le trek. Pluie pendant la nuit une nouvelle fois.

Mardi 24 Août - 5eme jour de trek : Lingshed

Aujourd’hui on commence par un premier col facile puis une descente raide. La pluie est à quelques kilomètres de nous. Un deuxième col raide mais pas long suivi d’une longue descente sur Lingshed. On arrive vers 12h30 soit un peu plus de 4 heures de marche pour aujourd’hui.

On se repose et ça fait du bien. On demande un peu d’eau mi-chaude et on se douche au seau…Que du bonheur !

Lingshed Dans l’après-midi, le soleil se montre un peu plus généreux et illumine les champs en terrasse de Lingshed. Quelle lumière ! Une dizaine de photos sont faites ! On part visiter le monastère. Il y a de nombreux enfants. L’un me propose une chaise, je m’assoie et me retrouve entouré de 3 ou 4 petits moines : " bonbon, pen, photo ". En montant dans la salle des prières, je prends deux enfants en photo qui s’amusent à poser. On arrive 5 minutes avant la puja (prière). En plus aujourd’hui c’est une puja spéciale pour bénir les récoltes ! Enfants moines à Lingshed Les moines sont en tenues d’apparat. L'ambiance est extraordinaire, un moine chante des mantras d'une voix presque métalique ! On nous amène du thé au beurre de yack rance. Notre verdict : beurk ! mais nourrissant. A la fin de la puja, Laurent, un autre trekkeur, fait fureur avec son polaroid. Cela nous vaut d’être invités dans la minuscule cellule d’un vieux moine : 1.5mx1.5m. Le moine nous offre du thé. On essaie de discuter ; il parle un peu anglais. Il est agé et nous explique qu’il ne reste pas au monastère l’hiver car il fait trop froid. Il va a Darhamsala ; et s’instruit auprès du Dalai Lama. Quelle chance nous avons eu de vivre cette rencontre !

La météo du jour : Beaucoup de nuages souvent menaçants, quelques gouttes. Beau à la mi-journée.

 

Mercredi 25 Août - 6eme jour de trek : Repos et approche de l'Anuma La

Il a beaucoup plu cette nuit mais surprise au petit matin nous sommes toujours au sec. Ce qui n’est pas le cas de toutes nos affaires dans la tente réfectoire (dont la lettre à un zanskari dont on est porteur !).

On traîne ce matin car c’est un peu une journée de repos. On a mange sale ce matin : des galettes épaisses avec des pommes de terre : c’est bon et ça tient au corps.

Campement au pied de l'Anumala On part vers 10h00 (bouh !). On traverse une partie de Lingshed puis on se dirige vers une épaule derrière laquelle après une descente se trouve le camps du soir. 3 heures de marche, c’est bien repos aujourd’hui ! On campe dans un lit de rivière, au pieds de la montée de l’Anuma La qui a l’air bien raide ! C’est le programme de demain… L’après-midi passe vite, toilette dans un filet d’eau avant qu’il ne fasse trop froid.

La météo du jour : Souvent menaçant, quelques rares éclaircies. Des coups de vent qui ont emporté la tente réfectoire vers 15h00 !

Jeudi 26 Août - 7eme jour de trek : Anuma La et arrivée au Zanskar

Tient il a encore plu cette nuit ! Quelle surprise ! Et très fort en plus ! Mais on est toujours au sec. Le Parsi La Ce coup là, la doublure de la tente est quand même trempée (on partira sans la ranger ce matin histoire de la laisser sécher un peu plus longtemps). Reveil vers 5h30. On se prépare car on doit partir tôt, mais le temps de sécher la tente… De nouveau du pain fait maison au petit déjeuner, il nous semble encore meilleur que la première fois. Départ 7h15 pour 2h30 de montée raide et atteindre l’Anuma La. La descente est interminable, pas raide mais très fatiguante. On arrive vers 15h00, on a marche 1h15 après Nertze avec une énorme descente ! On est au Zanskar ! Toilette dans la rivière Zanskar.

Vendredi 27 Août - 8eme jour de trek : Anumil

Pas de pluie cette nuit ! On est fatigué au réveil. On attaque pour 1h40 de montée du Parsi La, bien raide lui aussi. Puis descente raide dans un premier temps et un peu moins ensuite. Aurore commence à avoir quelques douleurs persistantes : talon d’achille, genou droit. Pendant une portion plate assez longue on passe au niveau des travaux de la route Padum/vallée de l’Indus. On entend des explosions, les travaux ont progressé de 500m en trois mois ; il reste 50 km. La suite de la journée est une portion de montées/descentes près de la rivière Zanskar. Campement à Anumil On arrive au campement vers 13h00. On a marché 5h30. On est à Anumil très joli village avec de nombreux arbres, des champs et un canal d’irrigation. Norboo nous cuisine quelques frites avec le thé ! Et elles sont bien bonnes. On a planté la tente sous un bosquet d’arbres. Aurore fait la sieste. De minis chèvres la rejoignent autour de la tente. Tous les êtres vivants, tous les fruits sont de petite taille au Ladakh : les conditions sont hostiles. On fait notre toilette dans le canal.

La météo du jour : La nuit est assez chaude. Beau et chaud durant toute la journée avec quelques nuages blancs.

Samedi 28 Août - 9eme jour de trek : Pichu

Encore une nuit tranquille ! On se lève à 6h30 (une véritable grasse mat’ !). Départ vers 8h30.

Les travaux dans les champs battent leur plein. Certains paysans transportent d’énormes bottes de blé ; à un autre endroit quatre yacks foulent le blé . Les yacks à Anumil C’est vraiment gros un yack, le contraste est d’autant plus marquant qu’ici tout est plutôt mini… les chèvres, les abricots,etc… Toute la journée de marche est le long de la rivière Zanskar. Apres deux heures de marche on arrive à Pitmo. C’est un gros village avec de nombreux champs. La suite de la journée est très longue avec deux montées (qui nous paraissent de trop) sur la fin. On aura marché six heures. De l’autre côté de la vallée on voit Zangla entouré de champs verts. Il y a une nonnerie et un ancien palais.

Le camp est assez agréable, fait d’une herbe verte très rase ; beaucoup d’animaux y paissent (ânes, chèvres,…). La verdure tranche avec le village juste au dessus : Pichu, qui souffre d’un manque d’eau depuis quelques années à cause du manque de neige. Certains enfants paraissent plus sales (plus pauvres) par ici. Le point d’eau du village est finalement au camp. Il y a donc un incessant va et vient, cortège de villageois (surtout des enfants, aucun homme en tout cas), qui viennent chercher de l’eau. Les enfants ont une petite hotte dans laquelle ils mettent leurs bidons d’eau. Une ficelle passe devant leurs épaules pour porter le tout. On voit aussi deux villageois ramasser le crottin des chevaux, certainement pour le brûler.

La météo du jour : Beau et pas trop chaud car beaucoup de vent, surtout à Pichu.

Dimanche 29 Août - 10eme jour de trek : Karsha et son monastère

Stupas à Pichu Nuit froide, une des plus froides du trek. Le chemin est plat aujourd’hui mais parfois sablonneux, ce qui peut être fatiguant. On marche sur des morceaux de route en construction. Peut-être est ce du a notre présence mais la route n’est pas prête d’être finie au rythme où travaillent les ouvriers. J On voit plusieurs villages ce matin. On aperçoit le monastère de Karsha mais il nous faudra beaucoup plus de temps (5 heures) pour le rejoindre, d’autant plus que le vent souffle de face et très fort. On campe au milieu du village ce qui est très sympa. A côté de nos tentes le groupe Nouvelles Frontières, et Raphaëlle et Xavier, étagés sur deux terrasses de 10x4m.

Vers 14h30 on voit sortir un cortège de moines par un chemin dans la falaise (le monastère est perché). Cérémonie du Mandala C’est la cérémonie de la pleine lune ; ils détruisent le mandala (création de sable coloré qui symbolise l’ " impermanence " de la vie). Les moines remontent la rivière. On les suit. Quand ils s’arrêtent on leur fait signe pour savoir si on peut rester a l’écart dans le talus ; mais un moine nous fait signe de se joindre à eux ! Quelle gentillesse. On en conclut qu’ils sont heureux qu’on s’intéresse à leurs rites. Six moines agés prient. Les enfants (une quinzaine) ramassent du bois. Un feu est allumé ; les enfants commencent alors à jouer avec l’eau, s’arrosant. Un adulte se joint à la joyeuse bande. Comme toujours dans de telles circonstances un enfant chute, se fait mal et pleure. Un des moines adultes qui prient se lève alors, il jette le contenu d’une amphore dans l’eau, puis le mandala qui mesure une vingtaine de centimètres, des sculptures de beurre sont ensuite mises à l’eau. Avec une coupelle à thé, il arrose malicieusement par-dessus son épaule un enfant à côté de lui. Il arbore un grand sourire. Les jeux avec l’eau recommencent de plus belle. Même l’adulte qui a l’air d’encadrer, de faire l’intendance, le plus sérieux, se fait mouiller. Le cortège de moines repart au son d’instruments à vent.

Tundup (le cousin de Norboo, qu’on a rencontré à Leh) nous a rejoint à Karsha! Il rentre dans son village au Zanskar mais a tenu à nous voir avant (il en profite pour récupérer une partie de l’argent de notre trek). En fin d’après-midi je monte avec Xavier et Raphaëlle au monastère. Il n’est pas en très bon état. La montée est très raide et les marches sont hautes. On s’imprègne de l’ambiance. La vue sur la plaine est superbe. De jeunes moines font la lessive ; Raphaëlle l’avait deviné à la couleur pourpre de l’écoulement d’eau. On entend des bruits d’instruments, on finit par trouver la porte de la pièce des prières mais elle est fermée. On n’insiste pas.

De gros nuages apparaissent sur l’Himalaya au dessus de Padum mais ils y resteront accrochés : tant mieux. Norboo me fait goûter la bière locale : le chang. C’est assez bon, pas fort.

Lundi 30 Août - 11eme jour de trek : arrivée à Padum

On se régale encore au petit déjeuner ce matin : pancakes. Le soleil se montre tôt et nous réchauffe, ce qui est bien agréable. On fait deux heures de marche sur la route puis à travers les champs pour rejoindre Padum. Tundup nous y attend. On boit le thé. Ca y est le trek est fini ! On est bien fatigué mais heureux. On rejoint alors notre chambre ; pas de tente pour cette nuit ! On se repose ; nos bagages arrivent suivis d’un grand seau d’eau chaude. C’est que du bonheur cette douche ; en plus c’est l’eau la plus chaude de toutes nos vacances! On rejoint le reste de la troupe à la tente. Tashi est là ! On lui donne la lettre et l’argent pour l’année scolaire de sa fille (de la part d’une française). Repas à la fin du trek On mange ensuite avec tout le monde. C’est un grand repas : il y a de la bière (à l’occidentale), du riz, des légumes, des œufs en sauce et du mouton. On fait ensuite la sieste en prévision de la courte nuit qui nous attend. On fait un tour dans Padum et on achète quelques provisions pour la route (bananes, pommes, biscuits). On prépare nos sacs et on va manger à l’Ibes où on retrouve Xavier, Raphaëlle et JP. Il n’y a pas encore d’électricité. Elle arrive vers 19h15. On attend notre repas 1h15 (nouveau record !), heureusement on est en bonne compagnie et la discussion est animée ce qui aide à patienter. On finit nos sacs à la frontale et petit dodo.

La météo du jour : beaucoup de vent, et oui c’est comme ça au Zanskar.

Mardi 31 Août - Retour vers Leh, 1er jour de bus

Norboo vient nous réveiller à 2h40 mais Aurore ne dormait déjà plus. A 3h00 on est dans la rue à attendre le bus. On grimpe dedans à 3h30. L’intérieur du bus est allumé par une lampe verte et rouge : spécialement kitch. Et là on découvre ce qui nous attend pour deux jours : la banquette est à peine assez large pour nous deux, je ne peux pas mettre mes jambes droites (le dossier du siège devant nous est en formica, c’est dur !) et un accoudoir en fer m’empêche de sortir les jambes vers le couloir, sans parler du courant d’air à la fenêtre et au sol ! Le bus se met en route, on est tout de suite sur une piste, ça secoue sévère. Au lever du jour, pause pipi au milieu de nulle part : quarante personnes se dispersent dans un rayon de trente mètres autour du bus, on voit ses voisins mais bon quand on a envie il n’y a pas forcément le choix… Il fait mauvais, froid, il y a du vent. Les montagnes sont parsemées de neige fraîche. Ca y est le chauffeur met la musique à fond : ça fait très couleur locale ! Dehors on voit des huttes de bergers nomades où toute la famille loge. Ce sont des habitations pas très hautes constituées d’un muret de pierre et d’un toit en toile ; le tout au milieu de nulle part pour nos yeux de touristes : bienvenu au Zanskar profond ! On aperçoit quand même quelques montagnes et glaciers : dont celui qui est à l’origine de la rivière Zanskar, à travers les nuages. Toutes les deux ou trois heures il y a des contrôles avec présentation du passeport. Au début on le sentait mal mais en fait il s’agit en fait d’une superbe occasion de se dégourdir les jambes. A 10h00, il faut manger (on avait grignoté banane et biscuits à 7h00) un dhal, pourquoi pas !? Quand on redescend dans la vallée la verdure s’installe et le soleil revient. Le faciès des populations change ; ils ressemblent davantage à des pakistanais dans la région. La musique est toujours à fond, les cassettes sont passées cinq fois déjà (in the morning by the seaaaaaaaaaaaa), on n’en peut plus ! On arrive à Kargil à 18h15. Norboo nous emmène dans une guesthouse à 45s de la station de bus. On file manger illico ; service en 45 minutes. On va chercher des cakes à la boulangerie du resto. Dodo.

Mercredi 1er Septembre - Retour vers Leh, 2nd jour de bus

C’est Aurore qui nous réveille vers 3h30. Norboo dort encore, on le réveille ainsi que Raphaëlle et Xavier. A 4h00 on décolle. Cette fois c’est une vraie route faite de bitume au programme de la journée. De plus on a changé de place pour ne plus avoir d’accoudoir mais au final on a plus de courant d’air. Première pause pour le déjeuner au lever du jour, il fait super froid. On passe par Lamayuru, on regarde le chemin du début du trek avec un pincement au cœur. On s’arrête manger à Kalse.

On arrive à Leh vers 14h00. On retourne à Jinget Guesthouse, dans une chambre à 200 roupies avec salle de bains commune. On prend une douche avec un seau d’eau chaude ; on se sèche les cheveux au soleil près du jardin. Ensuite mail à la famille, cartes postales aux amis. On mange vers 18h00 au Summer Harvest. Le poulet tandoori et les naans ne sont pas prêts ! Ce sera donc poulet masala et riz aux légumes pour ce soir. On rentre, on est HS.

La météo du jour : grand beau.

Jeudi 2 Septembre - Leh : repos et festival du Ladakh

On a fait une bonne et longue nuit. Je me rase ; c’est quand même une barbe de deux semaines ! On va prendre le petit déjeuner à Gismo. On se régale toujours autant avec leur viennoiseries. Norboo passe nous voir ; on lui donne des photocopies de notre passeport pour préparer les permis pour le trek dans la région des lacs. On file à la banque qui est comme chaque jour prise d’assaut ; une trentaine de personne attendent déjà devant la porte quinze minutes avant l’ouverture. Il faut tirer son épingle du jeu pour rentrer pendant la bousculade qui fait suite à l’ouverture. On aura ensuite 1h30 d’attente ; le responsable commence par récupérer les taux de changes du jour en téléphonant puis malgré tout nous ne sommes pas les premiers ! Festival du Ladakh à Leh On traverse la rue et on assiste à un spectacle de danse avec masque dans le monastère ; c’est un des nombreux spectacles organisés dans le cadre du festival du Ladakh qui a lieu approximativement chaque première quinzaine de septembre. On prend le repas avec Raphaëlle et Xavier. On va à la Women Association où il y a des démonstrations d’artisanat local, des chants et des danses. On rentre tranquille a notre Guest House où on écrit des cartes postales. On a rendez vous avec Norboo à 17h00 pour lui donner de l’argent pour l'excursion des trois prochains jours.

On va ensuite voir un spectacle Maneypa au terrain de polo : c’est très folklorique comme représentation. Un homme brise une pierre avec une autre pierre sur le ventre d’un spectateur. Il y a beaucoup de monde et par moment il y a des mouvements de foule qui bouscule pas mal. On va manger a Dreamland, le resto est assez chic, c’est rare à Leh.

La météo du jour : Nuageux le matin puis beau.

Vendredi 3 Septembre - Leh

On commence par un petit déjeuner à Gismo, comme d’habitude pourrait-on dire. Aurore fait un peu de lessive. On monte au monastère et au palace. On confirme nos billets d’avion pour le retour à Delhi. On amène la petite tente en réparation chez un " jacket maker ". On continue la journée avec une bonne douche et quelques cartes postales.

Raphaëlle et Xavier passent nous voir ; ils sont arrivés trop tard pour passer le col de la Nubra Valley et ils ont donc du faire demi tour. On récupère la tente ; verdict c’est du bon boulot ! On achète le petit déjeuner pour le lendemain matin car on part tôt. On écrit quelques mails et heureusement pour nous on a le temps de tout envoyer avant la coupure d’électricité. On prend notre repas au Wok Tibetan avec Raphaëlle et Xavier. A 21h30, à peine finie la dernière bouchée de nos plats, on nous amène la note pour nous faire comprendre qu’il faut partir à présent alors qu’on aurait bien pris des desserts mais il n’y a déjà plus personne en cuisine de toute façon.

La météo du jour : Beau

 

Samedi 4 Septembre - Tso Moriri : 1er jour

Il faut un permis pour se rendre dans cette partie du Ladakh. Rien de bien extraordinaire, il faut enregistrer quatre noms de touristes sur un permis et si vous n'êtes pas quatre, les agences ont de veilles photocopies de passe-port pour compléter le groupe.

Aujourd’hui on se lève à 6h30. Aurore déjeune avec un brown roll et un crumble à l’abricot, tandis que pour moi c’est un gâteau au chocolat et un gâteau chocolat/banane.

On part à 8h00 pour 3 jours en 4*4 à la frontière chinoise, région de lacs d'altitude. Le Tso Moriri On s’arrête faire le plein (le diesel est cher par rapport au niveau de vie du pays : 36 rp/l) ; on passe ensuite chez Norboo où on récupère les affaires pour notre petit périple de trois jours. Le trajet se décompose en une partie de route, un checkpoint, une petite route, un checkpoint et finalement une piste. Après avoir subit la route Padum/Kargil ça ne secoue pas trop. On passe un col à environ 5000m. On voit un premier lac puis on descend vers le Tso Moriri qui est à 4600m. On arrive vers 16h45. On va se promener et profiter de la lumière de fin de journée. On finit la journée par le repas et une nuit dans la tente. Il y a beaucoup de vent le soir et il faut sérieusement froid.

La météo du jour : pas un nuage.

Dimanche 5 Septembre - Tso Moriri : 2eme jour

La nuit a été très froide avec beaucoup de vent. Quand on se lève le matin il y a de la glace dehors. On se réveille vers 6h30 et on part vers 8h30. On reprend la même route que la veille en sens inverse pendant environ 1h30, puis on bifurque pour une autre vallée. On s’arrête aux abords d’un mini geyser. On s’arrête vers 13h00 pour manger juste au dessus de Tso Kar.

On arrive vers 14h00 au point de campement du jour. C’est beaucoup trop tôt d’autant plus qu’on est au milieu de rien. L’après midi va être longue. Il y a beaucoup de vent qui rafraîchit l’atmosphère. Quand il ne souffle pas trop c’est bien mieux. Vers 17h00 on fait un repli stratégique dans la tente pour chercher un peu de chaleur. On mange vers 18h00 et on est dans la tente vers 19h00. Et oui c’est comme ça quand la nature est hostile le rythme est impose! La nuit est très froide et je finis complètement habillé dans mon duvet. Il a du faire dans les -5°C.

Lundi 6 Septembre - Tso Moriri : 3eme jour

On se réveille vers 6h30, heureusement le soleil est là qui réchauffe un peu l’atmosphère mais on est quand même vêtu de la polaire, la gore-tex et le bonnet. On se remet tranquille au chaud dans la tente en attendant le petit déjeuner. Apres le petit déjeuner la température est beaucoup plus supportable. On rejoint très rapidement l’axe routier Leh/Manali. On passe le Tang Lang La a 5328m (c’est désormais notre point le plus haut même si sans aucun mérite !).

On arrive à Leh vers 14h00 ! On n’est pas très satisfait de cette petite expédition dans laquelle on trouve qu’il y a eu beaucoup de temps morts. Partis pour trois jours on a plutôt le sentiment d’avoir fait un jour et deux demies journées…

Il n’y a plus de chambre libre à Jingmet, on finit à Ti Sei dans une chambre sans lumière, minuscule, glauque et humide. Bof bof ! On fait un tour à un point Internet pour donner de nos nouvelles. On assiste à un spectacle de danses et chants toujours dans le cadre du festival du Ladakh. On prend le repas au Dreamland. La nuit est assez froide.

La météo du jour : très beau.

Mardi 7 Septembre (jour férié dans la religion hindouiste) - Leh

On prend notre petit déjeuner chez Gismo : tiens comme c’est original ! C’est décidé on commence la journée en cherchant une autre Guest House ; ce sera l’Indus où on a une grande chambre propre pour le même prix que la précédente. On se promène dans Leh, on visite le marché Moti. On essaie de joindre KLM pour confirmer nos billets. On essaie aussi de se connecter sur la toile. On passe un après midi tranquille en partie dans la guest house. Celle-ci est tenue par une famille et on y croise toutes les générations : des enfants en bas age aux grands parents.

En fin de journée il y a un spectacle qui met en scène un mariage traditionnel. Ce soir tous les restaurants sont pleins et on finit au Amdo. Les momos sont très longs à arriver à notre table et en plus il y a une erreur. Pas si grave Aurore n’a pas faim ce soir (chacun son tour).

Mercredi 8 Septembre- Leh

Petit déjeuner chez… Gesmo ! J On se promène vers la Gompa au sud de Leh. On confirme nos vols de retour vers la France chez KLM. On passe un peu de temps en terrasse où on bouquine et prend le repas de midi.

Tournoi de Poloh à Leh L’après midi on va voir un match de polo ; héritage anglais et sport national avec le cricket. L’équipe de l’armée est trop forte aussi bien du point de vue des moyens que du jeu ! A la mi-temps l’équipe de la ville est menée 10 à 0. Plus tard on va voir un diaporama sur le Ladakh. Apres un début laborieux on voit des diapos qui datent au moins de la fin des années 40. Les diapos passent trop vite, l’appareil a des soucis et il y a beaucoup de bruit. Etant donné que ça nous intéresse pas mal on va au premier rang ; du coup on a droit à du thé et des gâteaux ! Le Tibetan Kitchen est plein ! On va donc au Summer Harvest, petit apétit pour Aurore ce soir aussi.

La météo du jour : Grand beau. La journée a été chaude et il fait de plus en plus frais le soir.

Jeudi 9 Septembre - Vol vers Dehli

Il faut prévoir de rentrer à Dehli trois jours avant son vol international car il n'est pas rare de rester coincer à Leh en cas de mauvais temps.

Lever à 5h10. On finit de boucler nos sacs (il y une panne d’électricité à ce moment là mais les frontales sont à portée de mains). On part à 5h30 comme prévu. Notre taxi lui par contre n’est pas là, mais il y en a un autre. Au bout de 5 minutes d’attente on en prend donc un autre. Le chauffeur ne comprend pas un mot d’anglais si ce n’est : " How much roupies " et " airport ", ce qui suffit amplement dans le cas présent. Il pose nos sacs sur la galerie sans les accrocher mais il a l’air sûr de son coup. On passe trois ou quatre contrôles de sécurité pour entrer dans l’aéroport. Un employé de la Jet Airways nous dit que pour des raisons de sécurité c’est : " No hand bagage ". Moment d’incertitude mais finalement ça passe. Je mange mon gâteau au chocolat. On embarque pour un vol en business class : c’est la première fois ! Il y a beaucoup de place, on est très bien servi (rafraîchissement avant le décollage). Le décollage est aussi impressionnant que l’atterrissage. On a, entre autre, des kiwis frais au petit déjeuner. Miam ! On est sérieusement en manque de fruits et légumes frais.

On arrive à Delhi où on prend un taxi prépayé. Ca évite des désagréments. Le chauffeur ne parle pas anglais mais il trouve tant bien que mal le chemin. On a jeté notre dévolu sur l’hôtel Namaskar dans le quartier de Paharganj ; la chambre avec climatisation coûte 450 roupies ; elle est petite et propre avec ses murs roses. La circulation pour venir n’était pas épouvantable comme on pouvait le craindre selon nos à priori. On donne quelques nouvelles via Internet (10 rp/10 mins, vive le haut débit). On prend notre repas au Malhotra. C’est propre, le serveur est détendu et blagueur. Je prends des Garlic noodles que je ne mange pas car elles sont trop pimentées. Aurore mange et partage avec moi, des légumes ; on prend aussi des naans et des lassis mangue.

On prend un rickshaws pour Red Fort qui nous coûte 40 roupies ; le tarif des autorickshaws était dissuasif. La circulation est très dense dans cette partie centrale de Delhi. Il y a de nombreux rickshaws, scooters, motos, charrettes surchargées tirées par des zébus ou des hommes. Les odeurs sont très fortes et prennent à la gorge. On est pris dans un embouteillage et on mettra finalement 40 minutes pour aller à Red Fort. L’entrée nous coûte 100 roupies alors qu’elle est donnée à 500 dans le Lonely Planet. On passe par une allée de marchands puis on se promène au milieu des diverses constructions. C’est joli mais on ne peut que regarder de l’extérieur. Il y a peu de touristes occidentaux. Il fait très très chaud (>35°C). On avait peur de se retrouver dans un endroit assailli par la foule mais non. On s’arrête a la buvette pour se désalterer.

On se dirige à pieds vers la mosquée ; arrivés aux alentours on ne voit aucun touriste. On préfère revenir plus tard. On prend un rickshaw pour rentrer, on passe par le quartier du papier, il y a de très beaux magasins. Des livreurs circulent avec de gros tas de papiers sur la tête ! On est pris à nouveau dans un embouteillage. Les rickshaws sont roue dans roue : le rickshaw de derrière colle sa roue à celui de devant et ainsi de suite. Il est impossible aux piétons de traverser… On sent même les secousses lors du chocs entre deux roues quelques rickshaws plus loin ! Les chocs s’atténuent peu a peu.

Le soir on prend notre repas au Gem restaurant : c’est pas beau, pas propre et pas bon !

La météo du jour : pollué mais beau. Il fait très chaud : 38°C.

Vendredi 10 Septembre - Visite de Dehli

On passe une bonne nuit grâce à la climatisation dans la chambre.

On prend notre petit déjeuner en face de la guesthouse Harerana. C’est bon : viennoiseries et jus d’ananas frais extra. Aujourd’hui on est parti pour Humayun’s Tomb. On prend un rickshaw qui commence par nous faire faire le tour des magasins. Au premier on joue le jeu et on fait un tour ; au deuxième on refuse. Du coup il nous emmène plus loin et nous jette. On négocie avec un deuxième rickshaw qui plus intelligent nous emmènera d’abord où on veut et puis nous fera faire la tournée des magasins…

On visite Naxmi Narayne Temple, l’India Gate, Humayun’s Tomb. On mange au Nirula qui est la version indienne de quelque chose à mi chemin entre le Mc Donald et le Pizza Hut. On passe ensuite dans un magasin de thé et épices puis un centre de shopping très loin du centre. On fait un autre magasin avant de laisser le rickshaw et de marcher tout en remontant CP bordée de beaux magasins. On se repose à l’hôtel et on mange au Malhotra.

Samedi 11 Septembre- Visite de Dehli et vol retour

Plus de compte rendu pour ce dernier jour !

De mémoire de touristes en vacances on a préparé nos sacs qu’on a ensuite laissé à l’hôtel après avoir rendue notre chambre. On est allé à pieds visiter la mosquée. On a un peu demandé notre chemin mais pas trop en se basant sur nos souvenirs du retour en rickshaw de Red Fort. On est passé par les quartiers de la plomberie et du papier. Les vitrines des magasins de papier sont très jolies, colorées mais les modèles sont très kitch… ce sont surtout des cartes de vœux ou d’invitation. Le trajet à pieds c’est super bien passé sauf un peu à la sortie de la gare où on a été assailli par les chauffeurs de rickshaws qui nous proposaient leurs services.

On visite la mosquée. On a là haut une vue sur une grande partie de Delhi mais la pollution ne permet pas de voir bien loin !

On prend ensuite un rickshaw pour aller visiter la tombe des Gandhi. A priori notre conducteur ne comprend pas ou ne connaît pas l’endroit où on veut aller. Mais un collègue le dépanne et lui explique le chemin. De là on rentre en autorickshaw dans notre quartier.

On finira par attendre le taxi qu’on a commandé pour aller à l’aéroport. Là bas on change quelques unes de nos dernière roupies dans un bureau de change un peu en retrait ; le premier ne voulait pas nous changer aussi peu.

On retrouve Raphaëlle et Xavier, on discute aussi avec un autre français qui revient du Rajasthan qu’il a énormément aimé : une autre région à visiter ! La queue pour les contrôles de sécurité est très longue et une hôtesse nous demande de nous mettre dedans même si on a l’impression qu’on a du temps devant nous avant le vol. Grand bien nous en prenne car quand on a fini c’est l’heure d’embarquer…

Conclusion

Sans doute notre plus beau voyage jusque là. Premier voyage en Himalaya, pour des amateurs de montagne, ce n'y est sans doute pas pour rien. Premier trek aussi long : on a adoré, quel merveilleux moyen de découvrir des vallées reculées. Quelle chance d'avoir pu assister à ces prières boudhistes, à la cérémonie du mandala. Quels paysages fabuleux ! Vous vous en douterez, on ne peux que vous conseiller d'aller découvrir ce coin du monde !


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